Régimes flexitarien, végétarien, végétalien et végan : Quelles sont les recommandations pour le bébé et la femme enceinte?

Le régime flexitarien

Nous consommons souvent trop de protéines animales (viande, poisson, œufs) dès le plus jeune âge, comparé à nos besoins. Être flexitarien, c’est réduire la quantité de viande et de poisson dans son alimentation, sans pour autant les supprimer. L’idée est de varier les sources de protéines, en introduisant également en alternative, des protéines végétales comme les légumes secs (lentilles, haricots, pois chiches…) accompagnés de produits céréaliers (riz complet, pâtes ou semoule complètes). Ces choix sont bénéfiques pour la santé (alimentation plus riche en fibres), respectueux de la planète, et plus économiques. Ce régime ne présente donc aucun danger et plusieurs avantages.

Le régime végétarien

Le régime végétarien, aussi appelé végétarisme, est une pratique alimentaire qui exclut les aliments ayant nécessité la mort d’un animal : viande, poisson et fruits de mer. Selon les pratiques, il peut inclure ou non les œufs et les produits laitiers, voire les produits de la mer.
Par exemple :
– Le régime pesco-végétarien consiste à supprimer de son alimentation la chair animale, à l’exception des poissons et des fruits de mer.
– Le régime lacto-végétarien exclut la viande, le poisson et les œufs mais inclut la consommation de produits laitiers (laitages, fromages…).
– Le régime ovo-végétarien exclut la viande, le poisson et les produits laitiers mais inclut les œufs.

Recommandations

– Chez la femme enceinte : Un régime végétarien équilibré peut parfaitement convenir pendant la grossesse ou dans le cadre d’un projet de conception. Parlez-en à votre médecin ou à votre sage-femme, ils pourront vous accompagner avec l’aide d’une diététicienne, afin de  vérifier vos besoins en nutriments, et vous prescrire, si nécessaire, une supplémentation sous avis médical.
– Chez la femme allaitante : s’assurer qu’elle n’est pas carencée pour préserver la qualité nutritionnelle du lait maternel.
– Chez bébé à partir de 4-6 mois: avec le début de la diversification alimentaire, un régime végétarien peut être envisagé chez l’enfant, à condition qu’il soit parfaitement équilibré (notamment en ce qui concerne le fer et la vitamine B12) et qu’il respecte les points essentiels suivants:
> Légumes secs et produits céréaliers : à privilégier les jours sans œufs.
> Source de vitamine C : tels que les fruits crus comme le kiwi, l’orange, ou le cassis à chaque repas pour améliorer l’absorption du fer.
> Huiles riches en oméga-3 (ex: colza) : à utiliser quotidiennement, à froid, hors cuisson.
> Lait maternel (ou infantile) : recommandé jusqu’à 3 ans pour sa richesse en nutriments, notamment en fer, qui aide à prévenir les carences.
-> Le lait de vache et les produits laitiers sont en revanche très pauvres en fer, d’où l’importance de ne pas remplacer le lait maternel (ou infantile) par du lait de vache ou autres produits laitiers (surtout avant 1 an).

Il est fortement recommandé de consulter une diététicienne et un pédiatre pour garantir que tous les besoins nutritionnels essentiels à la croissance et au développement cérébral de l’enfant sont bien couverts.

Le régime végétalien

Le régime végétalien, aussi appelé végétalisme, est une pratique alimentaire qui exclut la consommation de tous produits d’origine animale. Ni viande, ni poisson, ni fruits de mer, comme le régime végétarien, mais sont aussi exclus les œufs, les produits laitiers et le miel. Ce régime est donc composé principalement de légumes, légumes secs, produits céréaliers, fruits, fruits oléagineux, graines, et huiles végétales.

Recommandations 

Un régime végétalien peut entraîner des carences en nutriments tels que : la vitamine B12, le fer, le calcium, zinc, iode et les acides gras essentiels (ex: DHA) contenus dans les poissons gras. 

Chez la femme enceinte : Un régime végétalien est déconseillé en raison des risques de carences qui peuvent nuire au développement du fœtus. Ce type de régime peut être contraignant et nécessite un suivi médical et diététique approprié pour assurer la couverture des besoins nutritionnels accrus durant cette période.

Chez la femme allaitante : Si la mère est végétalienne, une supplémentation est recommandée sur avis médical pour assurer une teneur suffisante en nutriments essentiels dans le lait maternel (vitamine B12, iode, acides gras essentiels…). Il est aussi conseillé d’intégrer des huiles riches en oméga-3 dans son alimentation (comme l’huile de colza, de noix ou de lin). 

Chez l’enfant : Les nourrissons et jeunes enfants connaissent une croissance rapide, avec des besoins nutritionnels élevés, et disposent de réserves limitées. Un régime végétalien à chaque étape, de la préconception (via l’alimentation de la mère) jusqu’à la petite enfance, peut entraîner des conséquences irréversibles sur la croissance et le développement neurocognitif de l’enfant. 

Cas des enfants non allaités :
Si votre enfant ne consomme pas de lait infantile à base de protéines de lait de vache, seuls les laits infantiles (lait pour nourrisson) formulés à base de protéines végétales, comme celles de riz, peuvent couvrir leurs besoins nutritionnels.

Attention : Les jus végétaux (amande, soja, riz, noix de coco, etc.) ne répondent pas aux exigences nutritionnelles spécifiques des nourrissons.

Et le régime « vegan » ?

Le véganisme ne concerne pas que l’assiette, c’est tout un mode de vie complet au-delà de l’alimentation. Les personnes vegan adoptent un régime végétalien mais excluent également de leur quotidien l’utilisation de tous les produits d’origine animale, par exemple dans leur garde-robe (pas de laine ni de cuir) ou pour les cosmétiques.

 

En conclusion

Concernant les femmes enceintes, allaitantes, les nourrissons et les jeunes enfants, un régime végétarien équilibré et bien géré peut être adapté. Néanmoins, un régime végétalien, en raison des risques élevés de carences, pouvant compromettre la croissance et la santé de l’enfant, est fortement déconseillé, et nécessite un suivi médical et diététique régulier.