Mon bébé ne veut plus rien manger !
Avant, votre bébé acceptait tout : fruits, légumes, viande, poisson… Aujourd’hui, les repas sont plus compliqués, il refuse de goûter aux nouveaux aliments et refuse même certains aliments auparavant acceptés. Mais que faut-il faire ? Il s’agit probablement de la phase de néophobie alimentaire. Voici nos conseils pour vous accompagner !
Que se passe-t-il ?
Il s’agit probablement de la néophobie alimentaire. C’est une situation très fréquente chez l’enfant. Selon une étude française, 77% des enfants de 2 à 10 ans passeraient par cette phase (Rigal et al., 2016). Elle débute généralement entre 18 mois et 2 ans lorsque votre enfant commence à s’affirmer (c’est aussi la phase du “non”). Elle ne constitue pas un trouble du développement, mais correspond à une phase normale de ce développement. Durant cette période, votre enfant va avoir tendance à refuser de goûter les aliments nouveaux, non familiers, mais peut aussi rejeter certains aliments anciennement acceptés, principalement les légumes, le poisson et les fruits. Le rejet ne se produit pas lors de la dégustation mais avant : par la vue, l’odeur, le toucher des aliments. Il se base sur les caractéristiques des aliments : forme, texture ou couleur, surtout si présentés différemment. Par exemple, un peu de persil dans sa purée de carotte habituelle peut le “déranger”. Il s’agit d’une phase transitoire particulièrement marquée entre 2 et 3 ans, pouvant perdurer jusqu’à 6 ans.
Quelques signes de la néophobie alimentaire :
- L’enfant est sélectif : il examine la nourriture, la sent, trie les aliments, puis la rejette si on l’incite à manger.
- Il refuse de goûter.
- Il détourne la tête ou ferme la bouche.
- Il fait des grimaces.
- Il pousse son assiette.
Attention à ne pas confondre avec les troubles alimentaires pédiatriques.
Que faire pour l’aider ?
Des mesures préventives précoces, associées à des pratiques éducatives parentales bienveillantes, permettent de réduire la néophobie alimentaire.
1- Augmenter la connaissance et la familiarité d’un aliment
– Dès le début de la diversification alimentaire, exposez votre bébé à une grande variété d’aliments, de textures et de formes. Varier les aliments tous les jours est plus efficace que de proposer un grand nombre d’aliments à la fois.
– Expliquer ce que vous lui donnez à manger : emmenez-le faire les courses ou le marché avec vous, dîtes-lui d’où ça vient, comment ça pousse, …
– Préparer le repas avec lui : éplucher, laver, mélanger … pour le familiariser au contenu de son assiette et qu’il soit content et fier de manger sa réalisation.
– Ne supprimez pas les aliments refusés au contraire, continuez à les proposer régulièrement, car la familiarisation et le plaisir augmentent avec les consommations : 8 à 10 expositions sont nécessaires avant d’atteindre un niveau d’acceptation et d’appréciation suffisant.
2- Renforcer l’aspect plaisant du repas
– Donner un côté agréable aux préparations avec une assiette bien présentée ou une assiette rigolote, par exemple en découpant les fruits ou légumes à l’emporte-pièce ça marche bien et c’est facile à faire !
– Le faire participer à la préparation du repas peut aussi être ludique et plaisant pour votre enfant : laissez-le toucher les aliments, faites-lui laver les légumes, proposez-lui de les mettre dans le plat, de mélanger les ingrédients…
– Vous pouvez aussi lui lire des livres qui parlent de cette situation avec des personnages qu’il aime bien (P’tit loup, T’choupi, Petit ours brun…) ou lui montrer des imagiers avec des aliments.
Comment réagir pendant le repas ?
Servez-le de l’aliment refusé mais en petites quantités pour ne pas le décourager. S’il accepter d’ouvrir la bouche, acceptez là-aussi qu’il ne mange que quelques cuillères de la purée que vous avez cuisinée. « Un enfant ne se laisse jamais mourir de faim » : il régule lui-même son appétit de façon naturelle et mangera mieux au repas suivant. Par contre, ne lui proposez pas un autre plat juste pour lui : il doit apprendre, petit à petit, à accepter ce que vous avez cuisiné pour lui et la famille. Enfin, le fait de lui montrer l’exemple en mangeant la même chose que lui, tous ensemble assis à table le rassurera aussi.
Allez, patience, cela va finir par passer !! En attendant et pour en savoir plus, vous pouvez aussi lire cet article du site MPDIA. Ou vous pouvez consulter nos articles et recettes : en changeant de recette, bébé acceptera peut-être plus facilement les aliments qu’il refuse en ce moment.
Reconnaître les signes de faim et de rassasiement
- Si bébé a faim, il aura tendance à se mettre à pleurer, agiter ses bras et ses jambes, ouvrir la bouche quand la cuillère approche.
- Tandis que s’il est rassasié, il va plutôt tourner la tête, s’endormir à table, vouloir aller jouer ou encore ralentir sa prise de nourriture.
L’important est d’être à l’écoute des réactions de votre enfant.
Quel comportement adopter face à un refus ?
L’attitude des parents dans leurs interactions influence le développement alimentaire de l’enfant.
1- Ne pas insister, ne pas avoir un comportement négatif autour du repas
Avoir un enfant qui mange très peu n’aide pas à avoir une ambiance détendue à table.
Mais insister ou forcer votre enfant à manger ne l’aidera pas à ouvrir la bouche. Même si cela est particulièrement difficile, essayez d’ignorer le plus possible le fait qu’il n’avale presque rien. Pourquoi? Parce que moins vous accorderez d’importance à la situation, plus vite elle changera.
Ne le grondez pas non plus et ne surveillez pas ce qu’il mange, ne montrez aucune inquiétude s’il a peu mangé . Un comportement inapproprié, négatif et anxieux des parents et de l’entourage autour des repas peut aggraver la néophobie.
2- Manger avec lui et montrer l’exemple
En montrant l’exemple en partageant le même repas, assis tous ensemble à table, vous le rassurez et stimulez sa curiosité. Il finira par vouloir manger la même chose que vous.
3- Proposer l’aliment refusé en petites quantités, associé à des aliments familiers
Servez-lui l’aliment refusé mais en petites quantités avec des aliments familiers et acceptés, pour ne pas le décourager. S’il accepte de goûter, acceptez là-aussi qu’il ne mange que quelques cuillères, il mangera mieux au repas suivant : le plus important est de goûter.
4- Ne pas proposer un autre plat s’il refuse
Si votre enfant refuse de manger le repas que vous avez préparé, ne lui proposez pas un autre plat juste pour lui. Voir son enfant manger peu à table peut inquiéter un parent, et c’est normal. Du coup, vous pouvez être tenté de lui préparer rapidement autre chose à manger, et quelque chose qu’il aime. Même si vous pensez bien faire, cette habitude n’est malheureusement pas bonne pour votre enfant. Il doit apprendre, petit à petit, à accepter ce que vous avez cuisiné pour lui et la famille. Même si ce n’est pas toujours simple, c’est à vous parents de décider ce qu’il y aura dans l’assiette de votre enfant. Par contre, c’est à lui de gérer la quantité qu’il va consommer.
5- Lui autoriser son dessert même s’il n’a pas fini
Le fait qu’il n’ait pas fini son plat principal ou qu’il n’ait pris que quelques cuillères de courgettes ne doit pas l’empêcher d’avoir la suite du repas. Pourquoi ? Parce que dans ce genre de situation, l’important n’est pas de manger mais simplement de goûter ! Donc à partir du moment où il en a pris au moins une à deux cuillères à café, il peut continuer son repas et manger ce que vous avez prévu pour le dessert.
En revanche, faîtes en sorte de proposer une fin de repas simple et saine. Par exemple, proposez-lui un seul yaourt et un seul fruit. Et ne lui en donnez pas deux fois plus sous prétexte qu’il a peu mangé et qu’il risque d’avoir faim très bientôt. Sinon, il finira par croire qu’il pourra toujours avoir quelque chose qu’il aime davantage et en grosses quantités !
Et puis, si vous réussissez à ne pas lui donner un gros dessert pour le caler, votre enfant comprendra petit à petit que s’il ne veut pas avoir faim rapidement après le repas, il faut qu’il mange davantage à table, quand c’est le moment.
En conclusion, l’idée ici n’est pas du tout de le forcer à manger des aliments qu’il n’aimerait pas, mais de l’inciter à goûter plusieurs fois un aliment qu’il pense ne pas aimer pour finalement peut-être, au bout de 8 à 10 présentations, finir par l’apprécier. Évidemment, cela ne marchera pas à tous les coups. Et votre enfant, comme n’importe qui, a le droit de ne pas aimer certains aliments !
Pour aller plus loin, découvrez notre article : Comment apprendre à votre enfant à manger de tout.
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