Les troubles alimentaires pédiatriques
Les troubles alimentaires pédiatriques, anciennement appelés troubles de l’oralité, suscitent souvent des questions pour les parents. Comment les repérer ? En quoi diffèrent-t-ils de la néophobie alimentaire ? Comment les prendre en charge ? Nous vous expliquons tout dans cet article.
Qu’est ce que c’est ?
Tout d’abord, il est important de différencier les troubles alimentaires pédiatriques de la néophobie alimentaire. Si votre enfant refuse un aliment qu’il ne connaît pas, ou présenté différemment, il s’agit probablement de la néophobie alimentaire. C’est une situation normale assez fréquente qui fait partie du développement d’un enfant et qui commence généralement vers l’âge de 18/24 mois et peut durer jusqu’à 6 ans. Forcer un enfant à manger et ne pas être patient lors de cette phase de néophobie alimentaire peut, par contre, déclencher des troubles alimentaires pédiatriques suites aux expériences négatives répétées autour des repas. Pour savoir comment adopter le bon comportement face aux refus de votre enfant, consultez notre article mon bébé ne veut plus rien manger, que faire ?
Un trouble alimentaire pédiatrique correspond à une difficulté persistante à manger, ou à absorber les aliments, qui ne correspond pas à l’âge de l’enfant. Contrairement à la néophobie alimentaire, où l’enfant garde du plaisir à manger et manifeste sa faim, l’enfant avec un trouble alimentaire pédiatrique ne prend souvent pas de plaisir lors des repas. Il présente aussi une prise de poids insuffisante (visible sur sa courbe de croissance) et des risques de carences. Enfin, il développe une hypersélectivité marquée, avec une liste très restrictive d’aliments acceptés, alors que la néophobie est moins restrictive et touche principalement les légumes.
Ces troubles alimentaires peuvent se manifester dès la naissance (pendant l’allaitement ou la prise du biberon), et surviennent le plus souvent au cours de la 1e année de vie de l’enfant, lors de la diversification ou le passage aux morceaux.
Les troubles alimentaires pédiatriques durent au moins 2 semaines et peuvent être chroniques s’ils persistent au-delà de 3 mois.
Quelles en sont les causes ? Elles sont diverses. Voici quelques exemples :
- Dysfonctionnement sensoriel : Enfant hypersensible ou hyposensible : ce qui rend certains aliments difficiles à tolérer en raison de sensations trop fortes ou désagréables (texture, couleurs, odeur, température..).
- Problèmes moteurs ou organiques : altérations des fonctions orales (mastication, déglutition), malformations buccales ou du système digestif, ou encore reflux gastro-œsophagien important.
- Troubles neurologiques ou neuro-développementaux : comme l’autisme, le handicap ou les troubles de la coordination.
- Expériences négatives autour des repas : Repas stressants, reflux gastro-œsophagien sévère, qui amènent progressivement l’enfant à associer le fait de manger à une sensation désagréable ou douloureuse.
Comment les repérer ?
Signes comportementaux
- Difficultés à boire : boit mal, refuse ou évite le biberon.
- Refus de manger ou comportement différent des autres enfants.
- Pleurs, cris, stress ou agitation lors des repas.
- Réflexe nauséeux fréquent et intense, vomissements répétés à table.
- Expériences désagréables ou douloureuses lorsqu’il mange.
- Repas trop longs : aliments restant très longtemps dans la bouche (plus d’1 heure).
- Besoin de distractions (écran, jeu, etc.) pour accepter de manger.
- Peu de curiosité et d’intérêt pour la nourriture, ne cherche pas à mettre des aliments ou des objets dans sa bouche.
- Manque d’appétit, absence de plaisir pour la nourriture.
- Grande rigidité : le repas doit toujours se dérouler dans les mêmes conditions (heure, lieu, rituels).
Signes fonctionnels ou oro-moteurs
- Mastication inefficace ou peu coordonnée.
- Fausse route ou étouffements fréquents, souvent accompagnés de toux pendant ou après les repas.
- Difficultés avec les mimiques, l’articulation ou le langage.
- Refus des morceaux.
- Trouble de la succion.
Les signes d’alertes sensorielles :
- Couleurs : Préférence pour certaines couleurs, par exemple, manger uniquement des aliments blancs.
- Textures (tactile et orale) :
- Rejet de certaines textures (par exemple, ne supporte pas les irrégularités dans la purée ou n’aime pas les textures très lisses).
- Ne supporte pas les chaussures fermées ou les mains sales.
- Aucune curiosité ou intérêt pour toucher des objets au contact étrange, comme la pâte à modeler, les balles sensorielles, le sable ou l’herbe.
- Odeurs et températures : Hypersensibilité ou hyposensibilité face aux odeurs et aux températures des aliments.
- Matériel : Préférence pour un type particulier de cuillère ou d’assiette, ou certaines marques/emballages.
- Aspect et forme des aliments : Attention aux détails, avec une disposition spécifique et séparation stricte des aliments dans l’assiette.
Comment les prendre en charge ?
Les troubles alimentaires pédiatriques ne s’améliorent pas avec le temps, et s’intensifient s’il ne sont pas pris en charge, d’où l’importance d’une prise en charge précoce pour augmenter les chances de succès en limitant les conséquences négatives telles que la dénutrition, la cassure de poids et de taille, les carences et leurs troubles associés, ainsi que l’ancrage de comportements inadaptés.
Pour que le bon diagnostic soit trouvé, il faut souvent s’entourer de plusieurs professionnels de santé qualifiés en fonction des besoins (ex: pédiatre, orthophoniste, spécialiste ORL, pédopsychiatre, gastro-entérologue, psychomotricien, diététicien..) mais l’orthophoniste reste au centre de la prise en charge et posera le diagnostic.
Les parents ont également un rôle très important, voire indispensable dans la réussite de la prise en charge des troubles alimentaires pédiatriques. Une intervention précoce, associée à une collaboration étroite entre professionnels et familles, est la clé pour une évolution positive.
Pour aller plus loin, consultez notre article pour découvrir le comportement à adopter face aux troubles alimentaires pédiatriques : Mon enfant a un Trouble Alimentaire Pédiatrique : que faire?
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