Mon enfant a un Trouble Alimentaire Pédiatrique : que faire?

Les 4 points clés de l’accompagnement par les parents

1) Environnement et comportement à table

Pour aider votre petit bout il va falloir s’armer de patience et de bienveillance, et surtout ne pas chercher à vouloir tout faire en même temps:

• Lâchez prise un certain temps sur l’équilibre alimentaire. 
• Proposer des petites portions : si l’enfant en veut encore, vous pouvez lui resservir ou fractionner les repas, par exemple en optant pour 6 petits repas au lieu de 4. 
• Aider l’enfant à manger tant qu’il en a besoin : Par exemple l’aider en lui donnant à manger s’il est fatigué, ou adapter la texture si besoin : si l’enfant a du mal à mâcher de longs morceaux, proposer moitié purée + moitié morceaux. 

Prendre les repas en famille dans un cadre calme et apaisant (sans distractions, cris…) va aider votre enfant. Par ailleurs, l’enfant apprend aussi en imitant : montrez lui l’exemple en mangeant avec plaisir avec lui à table !

Veiller à ne pas s’arrêter sur une expérience désagréable pendant le repas : Si l’enfant refuse de manger avec des couverts, proposer de manger avec les mains, ou si l’enfant refuse un aliment, associer 2 aliments ensemble (aliments connus et aliments nouveaux).

 

2) Développement de l’exploration (pendant et hors repas) 

Développer l’exploration tactile : Tolérance aux salissures, laisser découvrir les aliments, permettre de manger avec les doigts, proposer des aliments ludiques à prendre à la main.

Développer l’exploration orale : Utilisation de la brosse à dents dès la première dent, voire avant. Proposer des jouets à mâcher. Jouer avec sa bouche (jeux de souffle, comptines, grimaces).

Découverte des aliments de manière ludique : Impliquer votre enfant dans les courses/ au marché, la préparation des repas et la mise en table. Apprenez-lui à identifier les aliments pendant les repas, proposez des options amusantes à manger avec les mains. Garder toujours le lien avec les aliments même si l’enfant ne va probablement pas les manger.

La priorité est qu’il ait du plaisir : Organiser des ateliers de cuisine, ateliers découvertes sensorielles (ex : loto des odeurs/des goûts), jeux autour de l’alimentation (jeux de société évoquant les aliments), activités de cueillette: jardinage, etc. Si l’enfant ne supporte pas : proposer des livres, des vidéos ou des photos…

 

3) Choix des aliments, textures et couverts

Pensez à proposer des textures adaptées que le bébé peut prendre et mettre à la bouche en toute sécurité. En prenant le soin d’éviter les bi-textures (morceaux dans une purée lisse ou dans une soupe).

Continuez à proposer et à varier les aliments, sans se limiter à ce qu’il a mangé.

En termes de couverts, il est conseillé de privilégier les cuillères plates : elles facilitent la prise alimentaire en début de diversification, car il est souvent difficile pour l’enfant de gérer et d’attraper les aliments avec une cuillère ronde. Vous pouvez également opter pour des assiettes compartimentées : elles permettent de séparer les différents aliments, ce qui peut aider l’enfant à mieux accepter la nourriture.

4) Les erreurs à éviter

– Forcer l’enfant à manger : il faut respecter son rythme et ses envies.
– Tromper l’enfant : ne cachez pas les aliments dans les purées et ne mentez pas sur leur contenu (ex : dire que c’est de la pomme de terre alors que c’est du céleri).
– Adopter une attitude négative : ne pas se fâcher, punir, menacer ou faire du chantage. Ces comportements peuvent renforcer la résistance de l’enfant.
– Utiliser des distracteurs pendant le repas : éviter la télé, les jeux, les appareils électroniques ou faire l’avion dans la seule intention de faire manger l’enfant, sauf en cas de dénutrition.
– Prolonger la durée du repas : ne pas dépasser 30 à 40 minutes par repas (durée recommandée pour un trouble alimentaire : 30 minutes). Au-delà, l’enfant risque de se décourager.
  -> Si besoin enrichir le repas : si besoin, ajouter des aliments caloriques comme du fromage, de la crème ou du beurre.

Conclusion

Les troubles alimentaires pédiatriques sont complexes et leur évolution peut être longue, des mois voire des années.  En tant que parents, par votre présence et vos gestes au quotidien, vous avez un rôle essentiel dans le développement de l’enfant et vous contribuez à la réussite des soins pour les troubles alimentaires pédiatriques, en complément des conseils et accompagnements de professionnels de santé qualifiés.